TENDREATH est la contraction de Tendresse et de Death (mort). Son souffle s’inscrit dans l’histoire de la Danse macabre, motif populaire né à Paris en 1424 sur les murs du cimetière des Innocents en pleine épidémie de peste noire et intimement lié au Dit des trois vifs et des trois morts, poème anonyme du 13′ siècle. L’essence de la Danse Macabre est de mettre en présence sur un même plan un.e vivant.e et un.e mort.e. C’est une réflexion sur l’égalité de toustes devant la mort.
« Pendant les trois mois d’hiver, je veux m’inspirer de l’atmosphère d’un des pays du macabre et nourrir mon travail : prendre des trains, traverser les villes et les paysages qui ont inspiré le macabre, aller voir de très près les œuvres d’Ensor à Anvers, Gand, Ostende, Liège et Bruxelles, aller étudier à Anvers les Dodendans gravées de Hans Holbein et les Dodendans dessinées de Pierre Paul Rubens d’après Holbein. »
J’ai commencé à dessiner des squelettes au printemps 2022. Les squelettes sont pour moi une représentation littérale de notre intériorité : le noyau dur de tout.e vertébré.e. C’est aussi une image symbolique, la manifestation d’une temporalité dilatée et infinie qui se situe en dehors de la parenthèse « Vie ». Ma série sur papier se situe à un endroit vague, entre dessin et peinture. J’ai mis au point une technique de tracé au crayon (Pica Dry, un outil pour le bâtiment) que je fais disparaître dans des aplats de pastel «lavés» à l’eau et au pinceau. Cette technique permet «d’absorber» le trait du dessin dans l’épaisseur du papier et de le diluer dans l’abstraction de la couleur.
TENDREATH bénéficie du soutien du Réseau Astre et de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.