Exposition
Une exposition de Camille Poitevin
Vernissage 06 octobre à partir de 18h
24h à vie par Camille Poitevin
Camille Poitevin est une artiste pluri-disciplinaire éprise de liberté. Trop à l’étroit dans le cadre que lui imposait la photographie, elle se laisse guider par son incessante curiosité et explore l’image sous toutes ses formes. Du son à la 3D, la technique qu’impose un nouveau médium ne fait jamais obstacle. Elle préfère l’apprivoiser à sa manière pour en faire un usage plus personnel. Et ainsi parvenir plus justement à ses fins. Car Camille ne crée pas pour assouvir nos désirs de contemplation, mais bien pour réveiller nos besoins d’introspection. Convaincue que le temps du questionnement de soi à soi-même se fait trop rare, que tout jusqu’à nos relations, se consomme machinalement et à grande vitesse, elle crée pour faire une place au temps. Le temps de la prise de conscience. Le temps de la remise en cause. Le temps du pourquoi. Ce que la société écoule, Camille Poitevin cherche à le figer. Elle bouscule nos croyances et nos habitudes les plus ordinaires, pour mieux troubler – et peut-être réussir à défaire ? – ce qui se joue en nous au quotidien.
Avec son installation interactive Puits Aux Amours, l’artiste s’intéressait déjà au mythe populaire de la Fontaine de Trévi, qui motive le touriste à y jeter une pièce le dos tourné pour s’assurer amour et mariage. En s’arrêtant sur ce geste, elle pose l’éventualité de son absurdité, questionne le voeu qu’il symbolise, et donc notre relation à l’amour. Un thème qu’elle continue d’explorer à l’occasion de sa première exposition personnelle. 24h à vie nous plonge dans l’univers d’une fête de mariage sur le point de battre son plein. On en reconnaitra les codes, à travers une série d’objets identifiés comme des symboles de fête et d’amour. Des moments de joie collective. Mais là encore, Camille joue avec nos perceptions et envoie valser nos repères. Mixant différentes techniques, elle dénude, décompose, détourne. Ses oeuvres semblent figées, dans le temps comme dans l’espace. Elles frôlent l’absurde. Pour questionner le certain. Elles créent le manque. Pour interroger le plein. Un véritable chemin émotionnel. Peut-être le seul désormais, pour apprécier ce qui nous entoure… et ce qui nous unit ?
Texte d’Anna Leonte Loron